CULTURE. Les récipiendaires des prix de la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement pour l’année 2023 sont Karine Bonneval pour le volet création et Josianne Poirier pour le volet recherche.
Artiste française, Karine Bonneval a exposé en France, en Allemagne, aux États-Unis, en Argentine et au Sri Lanka. Récipiendaire de nombreuses bourses et résidences à l’international, elle a notamment travaillé en collaboration avec le département de pédologie et de bioacoustique de l’Université Cornell aux États-Unis.
Le travail qu’elle entreprendra à la Fondation Grantham aura pour ambition de répondre à plusieurs interrogations liées à l’écologie des sols. Que se passe-t-il sous nos pieds? Que nous dit le sol sur notre rapport au monde? Comment pouvons-nous retisser des liens avec cet univers complet que nous connaissons peu et qui échappe à notre perception? Grâce à des outils bioacoustiques et à la chromatographie, un procédé proche de la photographie argentique, Karine Bonneval entend brosser un portrait à la fois sonore et visuel du terroir de la Fondation Grantham et de ses environs.
Historienne de l’art, autrice et commissaire indépendante, Josianne Poirier est aussi chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université de Montréal. Elle situe ses travaux à la rencontre de l’art, de la culture et de la production de l’espace.
Lors de sa résidence à la Fondation Grantham, les recherches de Josianne Poirier porteront sur la valeur de l’obscurité, une ressource naturelle en voie de disparition pourtant nécessaire à l’équilibre des écosystèmes. Par une approche interdisciplinaire, elle cherchera à interroger les représentations de la pénombre et l’expérience affective qui lui est associée, de même qu’à mieux comprendre son importance pour le vivant. À cette fin, Josianne conviera des spécialistes de différents domaines – artistes, astronomes, biologistes, historiens de l’art – à se joindre à elle lors d’une série d’entretiens radiophoniques qui seront réalisés à la Fondation Grantham dans l’année suivant sa résidence.
L’artiste reçoit une bourse de 10 000$ assortie d’une résidence d’un mois à la Fondation. La chercheuse reçoit une bourse de 5 000$ également assortie d’une résidence d’un mois à la Fondation.
Piloté par Johanne Lamoureux, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en Muséologie citoyenne, le jury d’attribution des bourses réunissait les expertises de Jean-François Bélisle, directeur et conservateur en chef du Musée d’art de Joliette, Geneviève Chevalier, artiste, commissaire et professeure à l’Université Laval, Anahita Norouzi, artiste et lauréate 2022 de la Fondation Grantham et Bénédicte Ramade, critique, chercheure et commissaire indépendante spécialiste des enjeux de l’Anthropocène.
Mentionnons que la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement a une double mission. D’une part, elle appuie les productions artistiques et la recherche sur l’art qui se mesurent aux défis environnementaux. D’autre part, elle veille à la promotion et à la diffusion de ces activités, notamment auprès des jeunes en milieu scolaire. Tout en portant une attention privilégiée au contexte québécois, la mission de la Fondation s’inscrit dans la rencontre des cultures à l’échelle nationale et internationale. (EL)